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L'épiderme de l'architecture

Exposition permanente Denis Morog
Beton-sculpture-denis-morog

Denis Morog (1922-2003)

Plasticien Français, Sculpteur, graveur, peintre, Jean-Paul DELHUMEAU, dit Denis Morog, formé à l’Ecole des Beaux-Arts de Paris fut le spécialiste de la sculpture sur béton, dont il s’évertua à en faire un matériau précieux.

Il s’intéressa à la recherche matérielle et sensorielle sur la texture, et aux éléments architecturaux soumis à la fois au climat dans leur fabrication et aux lumières naturelles changeantes dans leur perception visuelle. Il a donné ses lettres de noblesse à la «gravure monumentale» projetée à l'échelle architecturale et urbaine.

Inventeur d’une technique originale issue de son métier de graveur, il fabriquait lui-même ses moules en polystyrènes et autres supports de synthèses pour la création de chaque forme.

 

« Le béton est véritablement une pierre liquide »

 

Denis Morog refusait « d’accepter la réalité du béton comme une fatalité regrettable de l'architecture contemporaine » Il était «désireux d’en tirer le meilleur parti, sinon pour en faire un matériau précieux, du moins pour éviter son incongruité dans le paysage urbain.»

Avant-Propos de Denis Morog Le beau béton

 

mur en beton sculpté de denis morog

Mur en béton moulé de ciment blanc, lavé et sablé pour mettre en valeur les effets optiques des granulats et des différents moulages créés par l’artiste.

 

Au delà de l’effet optique, ce procédé de fabrication permettait à Denis Morog d’assurer une bonne conservation dans le temps de son matériau. Cette technique permettait également au mur de ciment de s’approprier la vie et les vibrations des conditions climatiques qui faisaient partie intégrante de l’œuvre dans sa conception.

« le mur de béton moulé, épiderme de l’architecture, s’empare de l’espace. »

(*a)

La finesse de l’agrégat du mur présenté fut mise en valeur par une technique de lavage à l’acide. Ce procédé consistait à répartir de l’acide Chlorhydrique sur les surfaces à traiter. Après quelques heures, il procédait au brossage des surfaces pour laisser les grains de sable apparents. (*b)

Denis Morog s’appliquait à la création de surfaces « vibrantes » destinées à animer un espace architectural sans donner l’impression d’un faux ornement. Il souhaitait imposer une nouvelle sensibilité structurale, génératrice de rythmes et de variations. (*c)

 

 Beton moule artiste morog denis

"Le béton est véritablement une pierre liquide ; sa plasticité permet des recherches d’effets de surface que la lumière contribue à mettre en valeur." (*d)

 

Toute l’œuvre de Denis Morog est basée sur la sensorialité, rappelant ainsi que « les Arts sont indispensablement liés à la matière » (*e). Ses créations sur les volumes monumentaux, intégrées à nos villes, sont là pour réveiller notre perception de l’espace, que ce soit par la granulosité même du matériau, ou de ses infinies métamorphoses liées au temps qui passe, au climat et à la lumière.

 

« La lumière est captée par chacune des formes simples qui parcourent le mur, de la plus ténue à la plus saillante".

 

"Ces formes n’ont, entre elles, que des relations de distance. Chacune, dans la composition, conserve son unité, sa valeur propre. C’est de ce système de relations entre les formes, de leur opposition ou de leur groupement, que naît l’équilibre de l’œuvre et sa diversité ». (*f)

Pour Denis Morog, il est fondamental de donner au mur une vitalité propre, rayonnant bien au-delà de sa fonction, participant à la conception architecturale de l’espace, ouvrant de nouveaux horizons visuels. (*g)

 

  

« Le produit des mains est aussi le produit de la raison »

 

« la main est l’outil, la main est indispensable à la création. L’éducation de la main va de pair avec celle de l’esprit. L’observation du comportement de la matière, l’aptitude à concevoir la forme en fonction des outils, l’optimisation de l’idée et des moyens à mettre en œuvre sont autant l’affaire du sens créatif que de l’habileté manuelle.

Cette ténacité obstinée dans l’effort, dans l’acquisition de l’activité de la main, du savoir faire, permet d’affronter la matière que l’artiste a le besoin et la volonté de transformer ». (*h)

« Formes hostiles, formes intimes, formes dispersées, formes éclatées, formes vacillantes participent à l’opposition du dehors et du dedans. La sculpture exagère les conflits ou les accords. Petite ou grande folie expérimentale» ? Peut-être ? Il ne faut jamais réduire cet élan poétique, cet extrémisme de l’imagination qui est le domaine du créateur, manifestation du trouble de l’être. » (*i)

 Julien Segard et Cedric Grare devant le mur de Denis Morog

La collaboration entre Julien Segard et Cédric Grare fait partie des heureuses rencontres entre chercheurs d’or. Cédric est passionné par les matériaux anciens et les objets atypiques qu’il ré-enchante dans son atelier de la Côte d’Opale. Tous les deux sont des spécialistes de l’anti- spécialisation.

Ils ne conçoivent pas leur métier comme un enfermement dans des styles et s’attèlent chacun avec élan à la quête de leur prochain trésor.

L’oeuvre de Denis Morog, qui est partiellement dévoilée sur le stand de Julien Segard, fait partie de ces moments enthousiasmants où le long travail de recherche fait sens.

 

PUBLICATIONS Le beau béton

1981 Art et matières - 2001 Il a publié régulièrement ses travaux dans la revue «le Mur vivant» au côté de Maurice Novarina et Le Corbusier

 

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