


Oeuvre cinétique de Charly Salvatge.
Dans le film de Tonino Valerii « My name is Nobody », le personnage principal, dont le nom est “Personne”, doit en échange d’un cheval, remettre à son idole Jack Beauregard un panier recouvert d’un torchon contenant une bombe. La scène prend lieu au milieu du désert californien dans un relais de route tenu par une cuisinière mexicaine. C’est le lieu de leur première rencontre. Les deux hommes entament un échange ponctué de longs silences qui permettent au cliquetis de la bombe à retardement de se faire entendre.
Enfant, j’étais fasciné par cette scène, plongé dans l’obscurité des soirées Western que je partageais avec mon père, je me demandais à quoi pouvait ressembler l’artefact de mort qui générait ce suspens interminable. WEST est la manifestation de cet imaginaire, construit au fil des visionnages de ce film qui a soulevé en moi bien d’autres questionnements existentiels. Une bombe à retardement sur la question « d’Être ». Est-ce possible d’être “Personne” ? “Nobody” ? Serait-ce une voie de détachement possible de sa propre identité, de son origine, de son conditionnement ? Quelle liberté cela pourrait nous offrir ?